THÉÂTRE

Le monde se remet difficilement de la Grande Guerre et le climat de l’époque est à la tension, au mécontentement et à la pauvreté, annonçant un nouveau conflit mondial. En Amérique du Sud, la guerre du Chaco (1932-1935), dont les belligérants sont le Paraguay et la Bolivie, est à son apogée. Après un long voyage par terre et par mer, Nazaria Ignacia March y Mesa, religieuse catholique hispano-bolivienne, se rend au Vatican, dans un bureau administratif de l’Église catholique, pour demander l’approbation pontificale de la congrégation religieuse fondée à Oruro, appelée à l’origine Croisade pontificale, qui deviendra plus tard connue sous le nom de Missionnaires croisés de l’Église.

En 1934, dans une petite salle d’attente d’un bâtiment situé près des bureaux du pape Pie XI dans la Cité du Vatican, deux conversations intéressantes avec Sœur Nazaria ont eu lieu.

• La première avec Lucas, un employé de Radio Vatican âgé de 25 ans. Ils y parlent des jeunes, de leurs inquiétudes, de leurs espoirs et de leurs découragements.
• Le second, Guillermo Marconi, marquis de Marconi et inventeur de la télégraphie sans fil. Fondateur de Radio Vatican et lauréat du prix Nobel de physique en 1909. Ce dialogue reflète deux façons de voir et de comprendre la vie. L’une, présentée par Nazaria, est pleine de foi en Dieu et d’engagement envers les plus pauvres, en tant qu’option religieuse. La seconde, présentée par Marconi, est une position fasciste, dans laquelle le pouvoir est détenu par l’État – auquel tout doit être soumis – et les femmes sont reléguées au second plan.

D. Carlos H. Cordero Carraffa a produit, mis en scène et présenté cette pièce, nous invitant à connaître Nazaria sous un autre angle, mais surtout à mettre ses pensées en dialogue avec d’autres.